MENU
PARTIE 1 : Circulations • Polluants de l'eau . Produits phyto. . Nitrates . Phosphore . Mat. organique dissoute . Métaux lourds . Bactéries . Conclusion . Ce qu'il faut retenir . Bibliographie • Voies de transfert . Infiltration . Ruissellement . Ecoulement de nappe . Vitesse de transfert . Temps de transfert . Conclusion . Ce qu'il faut retenir . Bibliographie PARTIE 2 : Eléments du paysage • Fossés et cours d'eau • Zones humides • Bandes enherbées • Bordures de champs • Analyse du paysage Liens |
Vous êtes ici :
|
Dernière modification, le mercredi 24 mai 2017
|
|
Les pollutions de l’eau
dans les bassins versants agricoles : |
|
J. Molénat, J.M. Dorioz, C. Gascuel et G. Gruau |
|
II- Produits phytosanitaires |
|
1- Nature chimique des produits phytosanitaires |
|
Les produits phytosanitaires
comprennent une large gamme de molécules1, plus ou moins solubles et
mobiles selon les caractéristiques physico-chimiques des produits et
notamment leur Koc2, coefficient d’affinité de la molécule vis à vis du
sol. On les classe généralement en trois groupes selon leurs
caractéristiques environnementales de mobilité (quantifiées par le Koc), leur
persistance (par la demi-vie3) et les doses appliquées. On les classe aussi selon leur impact potentiel sur l’homme, par la toxicité, et sur l’écosystème, par l’écotoxicité. |
|
2- Le transfert des produits phytosanitaires |
|
Les produits phytosanitaires peuvent être transportés sous forme dissoute ou adsorbés sur les matières en suspension (MES) selon : - les propriétés d’adsorption de la molécule sur la phase solide (c’est à dire le Koc), - la nature et la concentration des matières en suspension présentes dans l’écoulement. La répartition entre les deux formes de transport dépend donc de la molécule et du contexte. Hors des périodes pluvieuses, le transport s’effectue essentiellement sous forme soluble du fait de la faible charge en matières en suspension (MES) des eaux de nappe qui alimente les rivières, de la faible érosion dans le cours d’eau pendant ces périodes. Les flux correspondant à ces situations restent faibles, du fait de la faible teneur en produits phytosanitaires des nappes. Pendant les périodes pluvieuses, le transport s'effectue sous forme particulaire et dissoutes, du fait de la capacité des eaux de ruissellement à mobiliser de grandes quantités de MES, de la mise en charge des nappes superficielles. Les flux correspondant à ces situations peuvent être forts dans la mesure où les particules de surface stockent une grande partie des produits phytosanitaires. Le transfert des pesticides est fonction : - des quantités appliquées, - de l’intervalle entre l’application et l’événement pluvieux important qui lui succède, - des conditions environnementales (températures, humidité, activité biologique), qui accélèrent ou non la dégradation des molécules. - des états de surface du sol et de l'état hydrique du BV. Le risque de transfert d’un produit est donc maximal juste après l’application. Il est ensuite difficile de prévoir l’évolution des transferts des molécules, le stock présent dans le sol étant très dépendant des conditions pédoclimatiques. • Les mécanismes de transfert. Cinq mécanismes principaux de transfert vers les eaux peuvent être identifiés : - la dérive lors de la pulvérisation, - la volatilisation, dont l’intensité est variable en fonction des propriétés physico-chimiques des molécules et des conditions climatiques au moment et dans les jours suivant l’application, - le drainage artificiel par des drains enterrés qui sont alimentés par les nappes superficielles se formant pendant les épisodes pluvieux, ou par de l’eau s’infiltrant par les tranchées de drainage, - les transferts latéraux de nappe, à proximité de la surface de la nappe, - le ruissellement de surface (figure 2). |
|
|
|
Figure 2 : Principaux mécanismes de
transfert des produits phytosanitaires appliqués. Extrait de Voltz et al., 2001. On notera que le transfert vers les eaux arrive loin derrière le transfert vers l'atmosphère par volatilisation. |
|
Une faible fraction des molécules (moins de 1% du total en général) peuvent être retrouvés dans les nappes du fait de voies de circulation préférentielle ou de cheminements directs entre la surface du sol et la nappe. Les taux d'exportation restent faibles, de quelques pourcents et concernent surtout les bas de versant où la nappe est peu profonde. Les plus forts taux d’exportation sont observés pour les ruissellements de surface où la concentration de l’eau peut atteindre 1 mg/l (la norme de potabilité est fixée à 0,1 µg/l).
• L'évolution des produits phytosanitaires pendant le transfert. Les produits phytosanitaires une fois au sol se dégradent par plusieurs mécanismes : transformation par les micro-organismes qui en utilisent les composés carbonés (ou biodégradation), photolyse, précipitation, … Ces transformations fragmentent les molécules initiales, donnant des métabolites ou produits de dégradation. Leur toxicité et leur comportement dans le sol sont différents de celui de la molécule mère. |
|
3- Le stock de produits phytosanitaires |
|
Les produits phytosanitaires ne s’accumulent généralement pas dans les sols sur le long terme puisque les demi vie des produits excèdent rarement une centaine de jours et sont très souvent inférieures. Le stock de produits phytosanitaires est donc faible en comparaison des applications annuelles. Ils restent mal connus car les métabolites sont rarement mesurés dans les sols. |
|
1 La liste
des produits homologués est disponible sur
http://e-phy.agriculture.gouv.fr 2 Le Koc représente le coefficient de distribution entre l’eau et le sol d’une substance rapporté à la teneur en matière organique du sol considéré (these de thiollet p16 ou 20). Il mesure indirectement la mobilité d’une substance dans un sol donné) 3 Demi-vie : nombre de jours nécessaires à la dégradation dans le sol de la moitié des substances actives |
|
Dernière mise à jour du site, le 01 février 2019 |
||
0 visiteurs uniques à ce jour |
|
|